jeudi 26 décembre 2013

D comme douleur

processus artistique issu de Maudit soit l'homme qui se confie à l'homme: un projet d'alphabétisation de Angélica Liddell


25/09
Premier jour avec le mot douleur. Je vais interroger le mot en le confiant à d'autres, en le laissant résonner en moi, en étant attentive à ses différentes manifestations. Je décide de le faire exister au quotidien, de le rendre vivant. Le processus est engagé.
Une amie me raconte son rêve de la veille. Elle caresse un petit hérisson, qui n'a pas de poils piquants mais doux. Puis subitement elle se met à le dévorer vivant, en lui mangeant la moitié de la chair. Le hérisson se réfugie dans un coin pour pleurer de douleur.
Le mot est prononcé, il appartient à son vocabulaire. C'est la première représentation du mot.

26/09
À la lettre D comme douleur, Angélica Liddell écrit une page blanche. Est-ce qu'une page blanche s'écrit ? La douleur de la page blanche... si l'on considère que la page blanche ne signifie rien.

27/09
Douleur à l'orteil du pied gauche à cause d'une ampoule ou plutôt du frottement du pansement dans la chaussure. Douleur évitable si je choisis mieux mes chaussures.

28/09
Je travaille sur Frida Khalo. La douleur est au centre de sa vie. Mais la douleur n'empêche pas la vie.

29/09
Je parle du projet à ma mère, la lettre et le mot qui m'ont été attribués, et du processus que j'ai engagé. Je lui explique que l'idée de créer une pièce est partie d'un abécédaire. Elle ne réagit pas au mot douleur mais au mot abécédaire et me dit que ma grand-mère a brodé un abécédaire. Elle décide de me le donner.

30/09
Je parle avec une amie du processus et du mot douleur sous la pluie. Elle réagit au processus. Je retiens ce moment de conversation sous la pluie avec cette amie.

01/10
Je parcoure des carnets écrits à l'époque de mon effondrement. Je n'ose pas les relire : la douleur est partout, mais le chemin aussi.

02/10
Le pansoral sur l'aphte naissant, une douleur vivace, que j'avais oublié.

03/10
Une amie me parle d'une douleur envolée à propos d'une lettre qui n'est pas arrivée. Et puis D comme Daniel. Daniel est définitivement mort.

04/10
Rien sur la douleur.

05/10
Une douleur que l'on ne peut nommer, existe-t-elle vraiment ? Ou précisément, une douleur innommable est-elle la véritable douleur ?

06/10
Je récupère l'abécédaire de ma grand-mère paternelle fait au point de croix sur canevas. Il est magnifique. Ma mère à propos de la douleur ne dit toujours rien.

07/10
Je vais voir La grande bellezza au cinéma. Dans le film, le mot douleur est cité une fois.

08/10
La douleur peut-elle être muette ? La vraie douleur se tait ou se crie.

09/10
Je parle à un ami du processus, de la douleur. Duras bien sûr. La douleur de Duras, bien sûr. J'y avais pensé le matin même, à la pièce que j'avais vu avec Dominique Blanc. Je pense aussi à Patrice Chéreau, mort la veille.

10/10
Hier, j'ai parlé à un ami de la douleur et je suis passée à côté de la sienne, physique, concrète. Il souffre de spasmes dans les intestins. 10 à 20% de la population, surtout des femmes, souffrent du même mal, mais il ne souvient pas du nom. Il doit prendre des médicaments et c'est tout ! Le diagnostique évacue l'essentiel : trouver l'origine de la douleur au lieu de se borner à traiter le symptôme.
Je constate mon impuissance face à sa douleur.

11/10
Où va se nicher la douleur de la naissance ?

12/10
Ce matin, le parfum sur mon cou me brûle. Dans la nuit, je me suis encore griffée, toujours au même endroit. La douleur est vive, mais la surprise de la griffure lui est supérieure.

13/10
Je regarde la définition de la douleur dans le Petit Robert. Il est d'abord question de la douleur physique puis psychique. Elle est associée à la souffrance, mais aussi à la plainte, la peine. Jusqu'à quel point peut-on dissimuler la douleur ? Et que devient une douleur qui ne trouve pas son expression ?

14/10
Une amie entend dans le mot douleur : doux leurre.

15/10
Du mot douleur, on peut extraire un abécédaire :
D comme désir
O comme ouverture
U comme utopie
L comme lumière
E comme envie
U comme union
R comme rire.

16/10
La montre de mon père à mon poignet, la douleur de son absence ne s'efface pas.

17/10
Douleur et douceur ne diffère que d'une lettre.

18/10
Je me bloque l'épaule gauche. Le côté gauche renvoie au masculin chez les gauchers. L'épaule renvoie à l'action. J'interprète ma douleur.

19/10
Angélica Liddell est espagnol. Douleur en espagnol se dit dolores. Dolores est aussi un prénom féminin.

20/10
À la radio, il y a une émission sur le bouddhisme. L'idéal à atteindre pour le bouddhisme est de supprimer la douleur.

21/10
J'apprends la mort de la mère d'un ami. Je pense à lui, à cette douleur connue de la mort d'un parent. De sa douleur à lui, je n'ai aucune idée.

22/10
Alfred de Vigny a écrit : « En pensant à une fleur, on la fait naître ».
En ne pensant pas à la douleur, la fait-on disparaître ?

23/10
La mort est présente en ce moment. Elle ne me concerne pas directement, mais elle me touche. Ce matin, j'apprends que le fils d'un collègue est condamné. C'est un enfant, tout juste une dizaine d'année, je crois. Il aura passé la moitié de sa vie à se battre contre la maladie. Les médecins ont décidé d'interrompre les traitements. C'est la fin de la douleur pour lui. C'est la fin de sa vie. Cette nouvelle m'affecte. Mais je ne ressens pas de douleur sinon une projection de ce qu'elle pourrait être si j'étais concernée. Une douleur qui n'est pas la sienne ne s'invente pas.

24/10
Une amie répond instinctivement au mot douleur, Mater dolorosa. Elle est mère et musicienne.

25/10
Marguerite Yourcenar dans son livre Feux, écrit à propos de la nouvelle Marie-Madeleine ou le salut : « Nous allions au-devant de toutes les douleurs pour l'enfantement d'une nouvelle vie. » Ainsi la douleur est inévitable à l'enfantement.

26/10
Un ami à l'évocation du mot douleur se rapproche d'un mur et fait mine de s'y fracasser la tête. Il me dit : « Pour moi, c'est ça qu'évoque le mot douleur. »

27/10
Mon corps est en douleur. Migraine dès le réveil, épaule gauche détraquée. Faire le lien avec l'intérieur. La douleur n'est pas toujours d'un langage facile. L'explication se bornera à la fatigue et l'excès de vin bu la veille.

28/10
Je lis dans le détail le livre D, D comme douleur, que les initiatrices du projet ont réalisé et m'ont donné. Je lis les mots des autres, des références. J'en oublie le mot douleur. Dans les extraits du Larousse, je sème la douleur dans d'autres D comme défaillir, dégager, déguerpir, dehors, dériver, descente, déserter, détaler, devant, dévier, disparaître (ce dernier mot n'est pas inclus dans les pages du dictionnaire, mais il s'impose à moi spontanément).

29/10
Je cherche dans ma bibliothèque un livre contenant le mot douleur. Je trouve de Le Clézio, Le jour où Beaumont fit connaissance avec sa douleur. Le titre me plaît. Un jour ou l'autre on peut rencontrer sa douleur.

30/10
Je reviens aux pages du Larousse dans mon livre D. À la lettre D, il y a une série de demi : demi-cercle, demi-deuil, demi-droite, demi-fin, demi-finale, demi-fond, demi-frère, demi-gros, demi-heure, demi-jour, demi-lune, demi-mal, demi-mesure, demi-monde, demi-mort, demi-mot, demi-pension, demi-place, demi-plan, demi-quart, demi-saison, demi-sang, demi-sel, demi-sœur, demi-sommeil, demi-soupir, demi-teinte, demi-tour, mais pas de demi-douleur.

31/10
La douleur fantôme existe. On l'évoque pour un membre amputé.
On peut s'attacher à ses douleurs, s'y accrocher comme à de vieilles manies. Un ami m'avait dit un jour qu'on chérissait nos douleurs. Une manière d'exister, d'éprouver sa condition. Sans douleur, l'homme perdrait-il un bout de lui-même ? Aussi, quand la douleur s'exprime, elle mérite d'être interrogée.

01/11
Aujourd'hui, je suis allée sur la tombe de mon père.

02/11
Dans la nouvelle de Le Clézio, Le jour où Beaumont fit connaissance avec sa douleur, Beaumont déclare : « J'ai besoin de ma douleur, maintenant, je ne suis plus rien que par elle. Et je l'aime. » Mon ami avait raison. De plus, je note que la douleur peut devenir constitutive de notre identité. 
 
03/11
Je regarde en détail l'abécédaire brodé par ma grand-mère paternelle. Chaque lettre est assortie d'une feuille de houx. Je m'attarde sur le lettre D, qui ressemble à un O. O comme ouverture. À quoi une douleur peut-elle ouvrir ? O comme oubli. Peut-on oublier une douleur ? Au centre du canevas, un âne regarde un chien. Deux oiseaux volent. Un moulin et une maison sont représentés, ainsi que d'autres détails. Mais je remarque papa, maman, ainsi que le nom de ma grand-mère, Amélie Dumas née le 5 avril 1908, Vaugneray 1918. Elle avait 10 ans. Que savait-elle de la douleur à cet âge ?

04/11
Je pense qu'il est possible de s'inventer des douleurs et que ces « douleurs » masquent d'autres réalités. Mais lesquelles ?

05/11
Jean-Louis Murat dans son album Dolores ne cite pas une seule fois le mot douleur. Il chante les femmes et l'amour.

06/11
Certains mettent toute leur énergie à ne pas reconnaître et prendre en considération la douleur. D'autres à l'inverse l'explorent de fond en comble pour découvrir ce qu'il y a au bout.

07/11
La douleur est souvent effrayante. Elle est associée à la peur. La peur elle-même peut engendrer la douleur.

08/11
La douleur a toujours une origine. Mais quelle est sa destination ?

09/11
La douleur peut être nécessaire parfois salutaire, seulement si elle s'accompagne d'une prise de conscience et induit un changement, une transformation. Toute douleur serait ainsi vouée à l'évolution.

10/11
La douleur est-elle mesurable ? Existe-t-il des douleurs plus légitimes que d'autres ?

11/11
Mon frère à propos de la douleur me parle spontanément de la perte d'un être cher. Pour lui la douleur est nécessairement insupportable même si elle ne dure pas forcément. Elle est nécessairement violente et nous met face à notre impuissance à agir pour la faire cesser. Nous n'avons aucune prise sur notre douleur, aucune maîtrise.

12/11
Ce soir Arte diffuse La Shoah. Cette période de l'histoire nous renvoie à une douleur qui porte atteinte à l'humanité tout entière.

13/11
Je cherche dans le journal Libération le mot douleur. Dans un article sur « les bonnets rouges », je lis : « ... mais j'invite chacune et chacun à bien méditer la force des mots, les conséquences des mots. »
La douleur est un mot qui porte en lui une force, redoutée et dont les conséquences sont innombrables. J'aime cette idée de la réalité d'un mot, de la responsabilité de chacune et de chacun vis à vis des mots, choisis pour leur force et leurs conséquences.

14/11
Dans un film, j'entends : « J'espère que la douleur l'empêche de dormir. À vie. » On peut souhaiter à l'autre la douleur ou au contraire vouloir la lui épargner à tout prix. Certains éprouvent une forme de plaisir dans la douleur, la leur ou celle des autres.

15/11
Une amie me dit : « Pour moi, la douleur est intérieure. »

16/11
On doit accoucher de la douleur. Une douleur avortée ou larvaire génère frustration, inertie, amertume et désengagement. On doit sitôt identifiée prendre sa douleur à bras le corps et la tordre. Il faut du courage, de la force et de l'honnêteté. Sans quoi la douleur prend toute la place, la place de la vie.

17/11
Quand j'ai parlé à ma sœur de la douleur, elle m'a proposé d'écrire un texte. Quand je l'ai reçu, il était question de souffrance. Je lui ai précisé qu'il s'agissait de douleur. Elle m'a répondu qu'il y avait une nuance et qu'elle allait en écrire un nouveau. Je l'attends.

18/11
Une journée sans douleur, est-elle une journée gagnée ?

19/11
À la radio, Sorj Chalandon parle de la douleur du traître. Ainsi, l'autre peut symboliser une douleur.

20/11
Je suis persuadée qu'il existe des douleurs choisies autant que subies. Choisies parce qu'elles sont évitables. Néanmoins elles nous permettent de prendre conscience de nos limites, de distinguer l'insupportable du supportable.

21/11
À la radio, ils font la promotion d'une pièce d'Angélica Liddell. Il est question au sujet de la pièce de misanthropie, de rage et d'arme à feux, mais pas de douleur. Une page blanche à nouveau.

22/11
Douleur aux cervicales, la tête est prise. Je la connais par cœur cette douleur. Pourtant, elle me surprend chaque fois. Mon corps s'en étonne encore. 
 
23/11
La douleur d'aimer. J'aimerais savoir ce que cela veut dire exactement. Il me semble qu'aimer ne doit pas être une douleur, au contraire. S'il est question de douleur, ce n'est pas l'amour qui est en jeu.

24/11
Une amie vient de perdre une amie chère d'un cancer au cerveau, morte le jour de sa naissance à l'âge de 31 ans. À nouveau, la douleur liée à la mort. La douleur de celui qui meurt, elle gémissait dans ses dernières heures. La douleur de ceux qui restent. Et contre la douleur de l'absence, il n'y a définitivement rien à faire.

25/11
La douleur de l'autre, je m'interroge encore sur ses répercussions. De quelle manière, elle agit sur nous ? En quoi, elle nous renvoie à nous-mêmes ?

26/11
L'amie endeuillée est en pleine rupture. C'est lui qui l'a quittée. Les douleurs s'accumulent. Dans un sanglot à peine étouffé, elle me confie : « En ce moment, je dors avec une bouillotte et une peluche. » Ses mots contiennent en eux la douleur. Ses mots me pincent le cœur.

27/11
La vie contraint à des deuils qui s'accompagnent de douleur. Le deuil induit un avant et un après. Et l'après contamine l'avant qui devient lui-même douleur.

28/11
J'apprends qu'une de mes amies est gravement malade sans savoir la nature exacte de sa maladie. Par pudeur et peur de l'apitoiement, elle ne la nomme pas. La douleur de l'inquiétude, la peur liée à la projection, à l'anticipation. Peut-on éprouver de la douleur pour ce qui n'existe pas, pour ce qu'on imagine ? La douleur serait alors uniquement liée à nous et non tournée vers l'autre.

29/11
Je croise les yeux embuées d'une amie en deuil qui fête son anniversaire. À part la serrer dans mes bras, je ne trouve rien à faire.

30/11
La douleur est sournoise. Parfois elle se tapie dans un coin et attend la moindre faiblesse pour ressurgir. Pendant ce temps de latence, elle s'est déployée à l'intérieur de nous. Quand elle s'éveille, elle est démesurée.

01/12
La douleur des déracinés dans le film The Immigrants. Apprendre à perdre pour s'inventer une place. Trouver en soi le territoire à habiter pour circonscrire la douleur.

02/12
Certaines douleurs d'enfance grandissent avec l'âge, tant qu'elles ne sont pas reconnues.

03/12
Baudelaire interpelle sa douleur et lui demande de se tenir tranquille. On peut entrer en dialogue avec sa douleur, apprendre d'elle autant qu'elle nous apprend de nous.

04/12
La douleur physique ne sait pas se tenir tranquille. C'est donc à nous de nous tenir tranquille autant que possible.

05/12
La journée commence avec cette phrase entendue à la radio : « Nous aimons les larmes et les douleurs. »

06/12
Chez une amie à Paris, je parcours un livre de Sophie Calle, M'as tu vu ? Un de ses projets se nomme Douleur exquise dont la définition est précisée :« douleur vive et nettement localisée. » Son travail Douleur exquise est associée à « une rupture banale » écrit-elle, « mais [qu'elle] a vécu alors comme le moment le plus douloureux de [sa] vie. » Puis « C'est une image du bonheur qui m'a fait le plus souffrir. » Ainsi, quand le bonheur s'arrête, il devient douleur.

07/12
Ma mère est malade, un virus sans gravité. L'inquiétude de mon frère ravive d'autres douleurs voisines. Ne surtout pas mélanger les douleurs.

08/12
Toujours cette douleur à l'épaule gauche, latente et persistante. Je finis par m'habituer à la ressentir, mais dès que je lui prête attention, elle s'intensifie.

09/12
Je photographie les brouillons de la douleur comme une trace, une preuve. La douleur laisse des traces mais elle se dispense de preuves.

10/12
La résistance à la douleur dépend de chacun. Il n'y a aucune échelle de valeur valable.

11/12
Certaines douleurs sont considérées comme naturelles, d'autres mensongères dissimuleraient des réalités plus insupportables que la douleur elle-même.

12/12
Depuis 3 mois je chemine avec la douleur, j'éprouve le mot et ses réalités, la mienne et celle des autres. Je ne sais pas encore ce que le mot douleur a changé en moi, mais je suis à peu près sûre que cette errance a eu et aura des répercussions, visibles ou non.

13/12
Je décide avant de m'endormir de soumettre à certains de mes amis et connaissances le mot douleur.

14/12
On doit prendre la douleur au sérieux, au même titre que la beauté et l'amour.

15/12
Aujourd'hui c'est l'anniversaire de mon père. Il aurait eu 84 ans.

16/12
J'entends à la radio le mot sans douleur, à propos d'un homme qui meurt entouré de ses enfants. Quand la douleur est absente d'un tel moment, elle mérite d'être signifiée.

17/12
Dans un documentaire, De chair et d'âme, un tétraplégique dit : « Ce qui contredit le repos, c'est la douleur. » Point de repos dans la douleur.

18/12
Les mots « soins palliatifs » me frappent. Je les connais, je sais à quelle réalité objective, concrète ils me renvoient. Ils me ramènent à une douleur qui est enfouie en moi, sous mes pieds, l'abîme.

19/12
Dernier jour avec le mot douleur. Il aura voyagé vers les autres, en moi, je l'aurai traversé. Sans doute ces allers et retours auront bougé des lignes intérieures, modifié la physionomie de mon regard. Dorénavant, je regarderai au-delà, plus loin...

20/12
J'ai envoyé le 14 décembre à 46 personnes, 32 femmes et 14 hommes le message suivant : « Merci de me dire en un mot, une phrase ou plus, ce que vous inspire la douleur. »
À ce jour, 12 femmes dont une enfant et 4 hommes.

Le 14:12
C : La mort
M : Aïe
P : La douleur, c'est l'absence.
: Quand je me suis séparée de Dimitri, je souffrais tellement que c'était devenu physique et j'avais presque envie de mourir. Je m'étais achetée une paire de Salomé brune avec de hauts talons, qui me faisaient mal aux pieds et je les portais assez souvent. J'avais l'impression que la douleur de la rupture était moins importante. Ça me faisait penser à autre chose. La douleur de mes pieds déviait la vraie douleur. J'ai toujours mes chaussures mais je ne les porte plus.
: La douleur, nom féminin, état humain inévitable à un moment donné de la vie. Tout le monde y passe. En premier lieu, on la subit. D'autres la provoquent. Certains petits malins essaient de la maîtriser ! Chacun ayant son propre niveau de tolérance à la douleur.
O : Marguerite du rat.
: Des aiguilles sous les ongles.

Le 15/12
V : C'est quand on tombe, que l'on se cogne une partie du corps.
F : Un membre tordu, un angle mauvais, déformé ou contraire, un objet pointu dans l'oeil ou le cœur, une migraine, une grimace, un combat.
A : Aïe.
C : La douleur la plus insupportable est celle ressentie par ceux qu'on aime.

Le 16/12
M (réponse par mail intitulé Photo réponse à ta question) :
La photo d'un mur sur lequel est écrit en rose : « Dans la vie on a qu'une seule douleur ».
M ajoute : « Si la lettre L devient un C... »
H : L'implosion du corps, l'esprit rendu fou, voilà ce qu'est la douleur.
C (réponse par message sur mon répondeur) :« Salut Valérie, c'est C. J'ai eu ton texto par rapport à la douleur donc moi j'y réponds. C'est pas un mot, mais c'est une musique. C'est la musique d'Astor Piazzolla, qui est accordéoniste et c'est un certain CD que j'ai chez moi, rouge et noir, et une certaine musique. Voilà ! La douleur pour moi c'est Astor Piazzolla. Voilà ! Si tu veux en savoir plus et si tu veux que je te fasse écouter cette musique, on peut se rappeler. Je t'embrasse.
P : Douleur : bien plus que son intensité, la peur panique de rester coincé, bloqué, forcé, tassé dedans pour une éreintante étreinte.

Le 17/12
M : La phrase qui m'inspire la douleur, c'est l'abandon et le départ pour toujours. C'est La douleur de Duras.